Médicaments Parkinson : quels effets secondaires ? 

Bien que très performants sur le plan des bénéfices moteurs, les traitements proposés aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent provoquer des effets secondaires indésirables.

Bien que très performants sur le plan des bénéfices moteurs, les traitements proposés aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent provoquer des effets secondaires indésirables.

Préambule

Les médicaments destinés à l’amélioration des troubles moteurs sont aussi susceptibles d’induire des effets indésirables de mieux en mieux identifiés. Lorsqu’ils surviennent, ajuster la dose suffit à régler le problème dans un grand nombre de cas.

Les effets bénéfiques que le neurologue cherche à obtenir – et que l’on obtient – avec un médicament peuvent s’accompagner d’effets secondaires ou « indésirables » car liés à l’action du médicament sur d’autres cibles. Ces éventuels effets secondaires sont généralement réversibles à l’arrêt du traitement.

Pour rappel : il ne faut jamais arrêter par vous-même un traitement dopaminergique sans avis de votre neurologue au préalable.

C’est donc sur cette balance entre bénéfice et risque que se prend la décision de débuter ou de poursuivre un traitement. Dans la maladie de Parkinson, les médicaments destinés à l’amélioration des troubles moteurs, les traitements dopaminergiques (L-Dopa, agonistes) sont aussi susceptibles d’induire des effets indésirables en fonction des doses, de l’accumulation ou de la fréquence des prises.

Il est parfois difficile de faire la part des choses entre, d’un côté, les effets liés au traitement et, de l’autre, ceux rattachés à l’évolution naturelle de la maladie.

En particulier, certains de ces effets indésirables sont difficiles à dissocier des symptômes non moteurs de la maladie.

Nous reprendrons ici les principaux effets indésirables.

Les différents types de troubles pouvant être associés aux traitements

  • Nausées, vomissements ; 
  • Hypotension orthostatique : baisse de tension (sensation d’étourdissement) liée au changement de position (par exemple, en se levant d’une chaise) ; 
  • Somnolence avec risque d’attaque de sommeil (à distinguer de la somnolence en tant que symptôme de la maladie) ; 
  • Prise de poids et œdèmes des membres inférieurs ; 
  • Hallucinations (à distinguer des hallucinations en tant que symptômes de la maladie) ; 
  • Troubles du comportement avec survenue de phénomènes d’addictions (jeu d’argent, achats compulsifs, hypersexualité…) ; 
  • Dyskinésies (mouvements anormaux) en période de surdosage. 

À chaque type de traitement ses effets

En fonction du type de traitement dopaminergique, le risque de survenue des effets secondaires indésirables est plus ou moins important. Les agonistes engendrent moins de dyskinésies que la Lévodopa lorsqu’ils sont mis en place avant cette dernière. En revanche, ils entraînent de façon plus marquée que la Lévodopa les autres effets indésirables dopaminergiques.

Les troubles du contrôle des impulsions

Il faut parfois plusieurs années après la mise sur le marché d’un médicament pour s’apercevoir de ses effets indésirables.

Cela a été le cas avec les agonistes dopaminergiques : il aura fallu attendre le début des années 2000 pour s’apercevoir que les traitements dopaminergiques pouvaient entraîner des troubles du contrôle des impulsions (TCI), ces troubles du comportement caractérisés par des addictions aux jeux, aux achats, au sexe ou à la nourriture, en particulier les agonistes dopaminergiques et particulièrement chez les sujets jeunes à qui ils sont beaucoup prescrits.

Ils peuvent notamment causer des troubles particuliers du comportement , dont en particulier : 

  • Le jeu pathologique (jouer de manière frénétique et très souvent à̀ des jeux d’argent : casino, grattage, loto, tiercé…) ; 
  • L’hypersexualité (augmentation importante de la libido) ; 
  • Les achats compulsifs (ne répondant à̀ aucun besoin, sans limites budgétaires) ; 
  • Les troubles du comportement alimentaire (hyperphagie : manger sans faim des quantités importantes de nourriture) ou encore l’hyperactivité (commencer de nombreuses activités, se disperser, perdre la notion des priorités…). 

L’importance de la prise de conscience et du signalement pour ajuster le traitement

Le neurologue prescrit le type de médicament en fonction du terrain du patient, de son âge, de sa maladie et en fonction du profil de tolérance du médicament pour minimiser les risques d’effets indésirables et maximiser son bénéfice. Dans la grande majorité des cas, les médicaments de la maladie de Parkinson sont bien tolérés. Lorsqu’un effet indésirable survient, ajuster la dose suffit en général à régler le problème dans un grand nombre de cas.

Pourtant, dans un premier temps, les personnes qui manifestent ce type d’effets secondaires peuvent ressentir un bien-être grisant qui les incite à̀ ne pas signaler ces changements de comportement. Bien souvent, elles n’ont pas conscience des risques encourus à cause de ces comportements anormaux ou alors elles n’osent pas en parler à leur entourage – y compris à leur neurologue même si celui-ci les questionne à ce sujet – par honte ou sentiment de culpabilité.

Ces comportements anormaux peuvent plonger la personne malade dans une grande souffrance et dans des situations personnelles, familiales, voire juridiques ou financières douloureuses. Il est capital de parler à son médecin ou à son neurologue de tous les symptômes dès leur apparition, sans préjuger de leur relation avec la maladie ou le traitement. C’est le neurologue qui déterminera avec le patient l’imputabilité de tel ou tel médicament et procédera à une adaptation du traitement. Les proches peuvent également informer le neurologue et/ou le médecin traitant en cas de doute.

Concernant les traitements dits « de seconde ligne »

Les traitements de seconde ligne peuvent eux aussi générer des effets indésirables. Les nausées sont fréquentes avec la pompe à apomorphine (agoniste dopaminergique). Des troubles neurologiques (affection des nerfs) sont décrits avec la duodopa intrajéjunale (pompe administrant de la duodopa (L-dopa) directement au niveau de l’intestin) peut-être liés à des carences en vitamines B6 et B12. Quant à la stimulation cérébrale profonde, si elle est généralement bien tolérée, elle peut entraîner des complications cognitives (apathie) ou une aggravation des chutes, une dysarthrie (trouble de la parole) qui nécessitent le respect strict des contre-indications à ce traitement et des réglages précis des paramètres de stimulation.

Vous êtes concerné par un effet indésirable ?

Pour vous aider

Afin de faciliter la discussion autour de ces effets secondaires, France Parkinson a créé un questionnaire d’auto-évaluation. Ce support en ligne permet aux personnes malades et/ou à leurs proches, d’évaluer d’éventuels troubles induits par les traitements antiparkinsoniens en répondant à une quinzaine de questions en toute confidentialité. Cet outil n’a pas vocation à poser un diagnostic, mais pourra être le support initiant un échange entre la personne malade et son neurologue.

Pour aider les autres et la recherche

Nous vous invitons à le signaler sur la plateforme gouvernementale dédiée. Cela permet d’avoir un recensement clair du nombre de personnes concernées et d’identifier des effets encore non mis en lumière.

Késako ? 

  • Hypotension orthostatique : chute significative de la pression artérielle d’une personne lorsqu’elle passe d’une position couchée ou assise à une position debout, provoquant ainsi des symptômes tels que des vertiges, des étourdissements, une faiblesse, une vision trouble et même des évanouissements. 
  • Dyskinésie : terme médical qui désigne des mouvements anormaux, involontaires et souvent répétitifs du corps. 
  • Traitement dopaminergique : approche médicale visant à augmenter ou à moduler les niveaux de dopamine dans le cerveau en utilisant des médicaments ou d’autres interventions. 
  • Agoniste dopaminergique : type de médicament utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson qui agit en stimulant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, un neurotransmetteur impliqué notamment dans la régulation des mouvements. 
  • Lévodopa : médicament largement utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson pour atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients. 
  • Hyperphagie : trouble de l’alimentation se traduisant par une consommation excessive et incontrôlée de nourriture, souvent accompagnée d’une sensation de perte de contrôle pendant les épisodes de surconsommation. 
  • Dystonie : trouble du mouvement caractérisé par des contractions musculaires involontaires, soutenues et souvent répétitives, qui entraîne des postures anormales et des mouvements tordus.